Personna" en latin signifie masque, nous en avons gardé le mot "personne" pour dire soit qu'il n'y pas de gens, soit désigner un individu de sexe indifférencié. Le masque, l'objet, cache ou révèle. Il a été très tôt utilisé dans le cadre de rituels ou de fêtes. Trois sortes de masques se distinguent: le masque de théâtre en adéquation au caractère du personnage; le masque carnavalesque qui donne une caricature drolatique ou effrayante des hommes, des dieux ou des démons; le masque funéraire pour statufier le mort dans ses plus belles heures de vie et favoriser sa réintégration dans l'au-delà
- THÉÂTRE - CARNAVAL - FUNÉRAILLES -
Les danses du masque, que l'on peut voir ici ou là, lors de spectacles de danses africaines traditionnelles, sont normalement censurées dans le pays d'origine car elles sont réservées à des cérémonies très particulières: hommage à un défunt, une fête spécifique dans un village pour le libérer de cataclysmes,… Les danseurs dignes de ce nom savent que "sortir" le masque, c'est prendre des risques, pour eux, et pour les participants passifs, les spectateurs. Le masque n'est jamais neutre, il a le pouvoir de cristalliser le négatif, du passé, du présent, et du futur, pour le renvoyer au loin, tout en aspirant les énergies positives au profit de ceux qui ont fait appel à lui. L'utiliser, malgré les interdits traditionnels ou porté par un non-initié, prédispose le danseur à affronter de graves difficultés dans sa vie personnelle, maladie, revers de fortune, décès,… car n'ayant pas la maîtrise des puissances contradictoires contenues dans le masque, il endosse de lourdes responsabilités. Pareillement pour le spectateur, victime de l'inconscience du danseur pseudo-initié, il peut être imprégné à son insu de ces énergies bouleversantes et connaître de puissants chamboulements de vie, sans comprendre ce qui lui arrive. Si le masque extériorise un trait de caractère attribué à homme, un dieu, un démon ou même un animal, il se charge de fait d'énergies spirituelles puissantes. Il est donc essentiel que celui qui le porte ait acquis un haut degré dans la connaissance ésotérique ou initiatique et qu'il soit maître de ces énergies. Le masque a la double faculté de cacher, de neutraliser les traits, la nature profonde de celui qui le porte, et d'exposer les tendances archétypales des êtres de puissance supérieure. Qui dit archétype dit grossissement, pour que l'inconscient humain soit bien imprégné de la leçon qu'il doit retenir. C'est pourquoi on reconnaît volontiers une force surnaturelle au masque, une vie énergétique, bénéfique ou maléfique. Dans les confréries occidentales ou sociétés initiatiques, parvenus au 3e degré du parcours initiatique, les membres portent un masque, plus exactement un loup. L'objectif est, ceci dit en simplifiant, à la fois pour annuler les expressions du visage qui trahissent toujours la pensée et favoriser la concentration intérieure, favoriser le travail de différenciation de ses pensées-émotions, préjugés-instincts. Enfin, dans un autre registre, le voleur, celui qui fait peur, qui rôde autour des maisons ou des banques pour mieux les vider, incognito, est toujours masqué. Cette autre utilisation du masque renvoie à son interprétation générale, le mensonge et la peur. La peur de l'invisible, de l'inconnu, des instincts, des passions, des forces et des puissances non-contrôlables par la raison, peur des démons intérieurs, … et peur de la vérité.
n songe, la caricature reconnue dans le masque est évidemment très importante. Le masque d'un homme politique, le masque de Cendrillon, orientent l'interprétation dans un sens assez différent que celui de la sorcière. L'absence de netteté des traits du visage, un personnage masqué par une cagoule ou un bas, demande de se reporter aux mots -> - CACHER VISAGE - Reste à étudier les circonstances où les masques sont apparus: spectacle, carnaval, rituels, bal masqué, … |
©Aleksey Kislow - 1983-... Ukraine
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