Boris Cyrulnik,"la plus histoires des animaux"-poche- répond qu'il est naturel de "dessiner avec précision ce qui bouleverse" .... et de laisser de côté ce qui est naturellement intégré dans le conscient. Il appuie son discours en rappelant que les enfants, ayant subi un choc émotionnel intense, le traduisent avec une grande aisance technique, et force détails graphiques, alors qu'ils "bâclent" (c'est mon mot) leur environnement ordinaire, c'est-à-dire ce qui ne pose pas de problème. L'Animal préhistorique, le monstre, posait problème. On imagine sans peine que nos ancêtres avaient à se débattre avec des rêves exutoires. Écrire ses rêves ou sa vie éveillée en peinture sur une paroi lui donnait une occasion supplémentaire de se familiariser toujours un peu plus avec le sujet de ses angoisses. Petit à petit, après s'être aidé du mur d'une grotte bien réelle et bien solide, l'homme a poursuivi sa projection sur le mur de son imaginaire, en plaquant aux animaux des attributs, bénéfiques ou maléfiques, selon son ressenti instinctif.
Rappel : Tout ce que l'on croit être des rêves n'est pas interprétable. Qu'entend-on par "tout ce que l'on croit être des rêves" ? Le cerveau, au début du sommeil, reçoit des flux d'images que l'on appelle "images hypnagogiques", que beaucoup confondent avec un songe alors qu'elles se sont que le reflet des tracasseries personnelles, des activités naturelles du corps, fatigue, dérèglement ponctuel, digestion,... Ils peuvent être aussi en résonance avec un environnement agité, bruits extérieurs, soucis, conflits. Ces images sont laissés de côté et nous ne retenons pour l'interprétation que le rêve-songe lui-même catégorisé en différents genres.
|