"Passer sous une échelle porte malheur", assurait ma Grande Tante. Les premiers hommes ont élu domicile en haut de l'arbre pour se protéger des prédateurs. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il se réfugia dans la caverne. Grimper est, de fait, un acte primitif naturel spontané ; vivre au ras du sol, qui demande que certaines conditions soient assurées pour celui qui ne veut pas se faire dévorer pendant son sommeil, ne va pas de soi. Sans doute, ont-ils dû, ces premiers humains, se faire la courte échelle pour accéder à des hauteurs qu'ils estimaient plus sûres ? Toujours est-il, que le haut devint rapidement promesse de longévité et de sérénité. Au fil de l'évolution, l'échelle fit son apparition. L'échelle est mobile, on peut la déplacer au gré des besoins, fragile dans quelques cas. Qu'elle soit en corde, en bois ou en métal, le pied doit être assuré, surtout pour la descente. Le nom de cet outil devint une unité de mesure, de l'échelle chromatique, à l'échelle de couleur, en passant par l'échelle des cartes routières et l'échelle de Richter, il indique une valeur globale dont chaque tranche correspond à un échelon. Symboliquement, l'échelle est le lien entre la terre et le ciel. Celle de Jacob est exclusivement réservée aux Anges qui font des allers-et-venues entre le Divin et l'humain. Spirituellement, elle figure les aspirations de l'être à s'élever, étape par étape, échelon par échelon… sans en oublier aucun ! C'est l'ascension par excellence, mais sans prétention, du sol au ciel. L'échelle témoigne de l'union originelle de la Terre et du Ciel, de leur séparation et du lien indéfectible qui les unit. Il y a possibilité de communication entre ces deux mondes, en apparence séparés et très éloignés, mais en apparence seulement! Elle signifie la perfectibilité de l'être qui exige de ne jamais perdre le contact avec l'origine, le sol, la Terre. |
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