Dans les contes de fées, le pauvre, ou la pauvresse, en haillons se transforme en prince ou princesse, c’est classique ! Et le gueux ou la vieille, en haillons toujours, se révèle un sage ou une fée… jeune et belle, bien sûr. Symboliquement, le vêtement décomposé par le temps et l’usure et devenu haillon exprime tout le processus de dégénérescence physique et apparente de l’homme, mais largement compensé par l’acquisition de facultés intellectuelles et spirituelles, le sage, la fée… Le haillon provoque le jugement, le discernement : il est regrettable de se fier aux apparences, "l’habit ne fait pas le moine" disait ma Grande Tante qui savait que la qualité intrinsèque de l’homme ne se mesure pas à la qualité de ses vêtements. Sur un plan psychologique, parce que nous avons tous été bercés par les contes, le haillon nourrit l’espoir d’une transformation radicale et miraculeuse possible des données actuelles, Cendrillon, Peau d’âne, deviennent ou redeviennent princesses, pour ne citer qu’elles. Et le Pauvre devient Prince ... |
©Stanislas Guigui
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