La malédiction, d'où qu'elle vienne, est un empêche-vie. Les guérisseurs africains le savent bien. Pour eux, avoir été maudit par quelqu'un, et surtout par un parent, est un fléau dont on ne se débarrasse pas si facilement. Les psychologues occidentaux emploient d'autres termes et parlent de programmations mentales négatives imprimées dans le subconscient si fortement, que de soi-même, on s'interdit la réussite que l'on souhaite et pour laquelle on travaille tant. Pour soulever la malédiction et se dégager de ses effets nocifs, il faut du temps et de la patience et, que l'on choisisse l'une ou l'autre méthode, psychologues occidentaux ou guérisseurs, le résultat est certain si on persiste sur la voie de l'optimisme et si on travaille à entretenir la Foi... en l'avenir, en soi, en l'homme, en Dieu, peu importe l'objet de la foi. La réussite est possible quand il y a ce travail conscient pour cultiver la foi.
À une émission de télévision française, un psychologue clinicien (un homme courageux !) disait très clairement que les parents qui employaient des mots-chocs pour punir leurs enfants, ou des expressions de chantage telles que "si tu ne travailles pas à l'école, tu finiras sur le trottoir", "tu me fais honte", "tu es un gâche-vie", "tu es comme la cousine X qui a fini dans l'alcool", prenaient la responsabilité d'anéantir quelques années de la vie de leurs enfants. Le pouvoir de destruction de ces injonctions est de même intensité "qu'une malédiction lancée par des sorciers africains." Le processus de la malédiction une fois enclenché ne se peut stopper simplement quels que soient les efforts de la personne maudite pour s'en sortir. La portée de cette nuisance s'abat non seulement sur la personne visée, mais aussi sur ses enfants, les petits-enfants, parfois sur les tiers qui la fréquentent. C'est le principe de répétition des traumas d'une génération à une autre, c'est aussi le principe biblique "Si tu manges du raisin vert, les dents de tes arrières-petits enfants seront gâtées."
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©Neo Rauch
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