Le testament n'est pas une mince affaire. L'écrire implique que l'on a pensé à sa mort, à sa fin et à l'après de sa fin. Le testament montre que celui qui l'a rédigé, admet qu'après lui, la vie suit son cours. En cela, le testament est une preuve d'humilité. Mais, et c'est le paradoxe, il est aussi une preuve d'orgueil, car il faut avoir quelque chose à léguer pour faire un testament. Par cet acte notarié, on exerce un dernier geste de pouvoir: "Je transmets telle chose à un tel, et telle autre chose à autre tel, …". Le défunt continue à faire la pluie et le beau temps bien qu'il soit mort. En ce qui concerne les testaments spirituels, ceux qui ne lèguent aucun bien matériel, ils correspondent aux dernières recommandations pour des êtres dont le devenir et l'épanouissement importe au testamentaire. Parfois, ce sont simplement des espoirs ou des vœux qui sont formulés ; dans d'autres cas, ce sont des clarifications sur des malentendus, des mises plat. Ce type de testaments révèle l'amour qui n'a pas pu être dit verbalement en temps et en heure et que le défunt a voulu transmettre à tout prix. |
©Vermeer de Delft - 1632-1675
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