Les traditions occidentales et orientales ont conféré à cet oléagineux une portée mystique. Parce que le fruit doit être préalablement dégagé de sa coque pour être consommé, contrairement à d'autres qui se présentent d'abord par leur chair - l'abricot par exemple -, elles ont vu là, la partie rustique et primaire de la nature humaine amenée à se polir et disparaître pour que sa part divine soit vue et entendue et qu'elle s'exprime dans toute sa pureté. C'est pourquoi la coque de l'amande est comparée à un mur, un rempart, une enceinte ou une porte. La chair, elle, symbolise le secret, ce qui est précieux en l'homme, la Vérité contenue et protégée par les apparences - ou mécaniques de défense -, lesquelles apparences sont signifiées par la coque. L'amande, coque et chair, figure la possibilité d'approcher l'invisible, de saisir ce que les sens et l'intellect ne perçoivent pas de prime abord. Extraire le fruit de sa coque correspond à "travailler sa pierre brute", à équarrir les aspects les plus grossiers de sa personnalité pour n'en retenir que la partie fine et lumineuse. C'est le fruit en accord avec l'inviolable, le trésor, la Vie. Et qui dit vie, dit créativité ! En la pressant l'amande, on obtient l'huile réparatrice et régénératrice. L'amande est un symbole féminin, l'amandier, un symbole masculin. |
Georg Flegel - 1566-1638
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