©David McCauley aka Rise One
C'est approximativement depuis la Révolution française que l'homme a pris conscience du lien qui le relie aux autres de manière effective. Il a commencé à réaliser ce qui signifiait "interaction". Louis XVI guillotiné, les russes ont tremblé, surtout les Tsars ! Plus récemment, avec l'explosion des nouvelles technologies, l'homme a découvert qu'il était en résonance avec d'autres points du monde où il ne va probablement jamais aller, qu'il était affecté par des événements qu'il considérait autrefois sans importance parce qu'ils se produisaient à des milliers de kilomètres de lui. En laissant faire Tchernobyl, loin de chez soi, l'insouciance conduit au cancer.
Le lien est avant tout représentatif d'une discipline de vie : le devoir d'observer ses obligations, ses engagements.
Chacun possède la liberté de se lier volontairement à un Autre par contrat -> le mariage en est un exemple ; se lier avec un associé dans une affaire, un autre exemple et en cas de conflit, il a la liberté de se faire délier par d'autres, la justice.
Par la foi, l'homme se lie à Dieu : l'origine du mot "religion" vient de "religare", relier ensemble... les hommes entre eux et les hommes avec Dieu ou leur divin intérieur.
Physiquement et psychologiquement, l'être humain a oublié qu'il était, d'abord, un ensemble cohérent, quoique composé de multiples parties toutes reliées entre elles. Ordinairement, on appelle ces parties, les "facettes" de la personnalité, ce qui sous-entend que l'Être est comparé à une pierre, précieuse ou non, mais qui doit se tailler. Et chacune de ces parties, de ces facettes, interagit avec les autres.
"Rien ne se passe dans une des parties du corps qui n'ait de répercussion dans toutes les autres" écrit le philosophe Alain. Or, nos médecins occidentaux ont pris l'habitude de nous découper en tranches en isolant nos parties. C'est ainsi qu'ils ont perdu le fil et qu'ils ne peuvent plus envisager qu'une migraine soit due à un déplacement de la hanche. Cette vision du monde, compartimentée et fragmentée, s'est généralisée à tous les domaines de vie, et nous redécouvrons ces répercussions, issus de la loi de l'interaction dont parle Alain, dans le registre événementiel (Tchernobyl) ou psychologique.
Être lié à un Autre ou à une société induit nécessairement un comportement en rapport avec la nature de ce lien : adhésion, rejet, intégration, décalage,…
Lors d'une démarche de "connaissance de soi", la première difficulté est justement de retrouver le lien, plus clairement "ce qui relie" les événements que l'on a vécus, que l'on connaît ou qu'on nous a cachés, entre eux, et leurs incidences sur son comportement, son mode de pensées, et les événements du présent. Le lien, dans ce cadre, devient rapport... entre les choses ou les gens. Il donne ou redonne du SENS, puisqu'il offre, à chacun, l'opportunité de comprendre sa cohérence, de percer l'obscurité, de se libérer de la sensation que les choses échappent perpétuellement à son entendement.