Qu'est-ce que l'enfer ? Hades/Pluton fut nommé Dieu des enfers par son frère. Mais c'est une réduction du sens, car il était en réalité le Dieu du monde souterrain, lequel monde recèle mille et une richesses. Dieu impitoyable, les hommes avaient peur d'Hades/Pluton qui, paraît-il, ne relâchait aucun de ceux condamnés à l'enfer. Seule Perséphone, sa femme qu'il avait kidnappée, fut autorisée à revoir la lumière du jour, 6 mois par an. Il est dit qu'en enfer, les flammes ne cessent de s'activer. Dans d'autres traditions, il existe un enfer glacé.... Au choix ! Dans l'inconscient collectif, nous avons gardé de l'enfer, l'idée du punitif. Punition parce que faute ! Et quoiqu'il fasse, l'homme est condamné à avoir toujours tort, il est avant même sa naissance fautif, donc punit. Conclusion, nous allons tous aller en enfer. C'est rassurant ! Cette conception limitative et simpliste du monde après la mort a engendré de grandes culpabilités dans l'inconscient des sociétés et de grandes angoisses existentielles pour les individus les plus sensibles, avec des répercussions indéniables sur le comportement, collectif ou individuel. L'autodestruction ou le sacrifice de sa personne, l'abnégation excessive en font partie. Ce que nous appelons communément Enfer a été restreint dans son acceptation de sens à la dette éternelle obligée. Or, le purgatoire-enfer, une des 3 régions du monde souterrain de Pluton/Hadès, est aussi le lieu de l'expiation pour une possible métamorphose, une véritable porte de sortie bien trop souvent oubliée. On purge sa dette, une bonne fois pour toute. Transformer l'imparfait dans les chaudrons de l'Hadès pour un meilleur est possible, c'est au purgatoire que cela se passe ! Plus ou moins logiquement, l'enfer, le monde du dessous, a été mis en analogie avec tout ce que l'homme refoule, avec ce que lui-même a jugé d'amoral, de déviant, de malsain. Et c'est là, qu'est le problème, car ce que l'homme juge à l'emporte-pièce pour servir le profit de pseudo-religions, est mal jugé parce que mal compris, mal perçu. De là, se constatent les déséquilibres, les culpabilités infondées, les dysfonctionnements de comportement à échelle individuelle ou collective, et on assiste impuissant à des explosions instinctuelles pour certains, à des implosions ou des éclatements psychiques pour d'autres. D'après ce que l'on peut observer au cours des séances d'Hyperventilation, l'enfer chaud avertit de drames contre lesquels on ne peut rien, car on n'a pas de prise sur les événements qui sont à la hauteur des colères rentrées et des frustrations trop longtemps contenues. L'enfer chaud correspond à une perte totale des repères, matériels et intellectuels. Après avoir hurlé son refus de l'absurde, l'individu peut se reconstruire et pose d'autres repères, très différents des précédents mais plus appropriés à ses besoins. L'enfer froid renvoie à la non-vie, au vide savamment entretenu par l'environnement de l'intéressé et, par voie de conséquence au vide installé en lui. Ce vide se comble assez facilement avec un solide accompagnement. Le travail se centre sur la confiance en soi, l'affirmation de soi. L'enfer froid se constate chez celui qui a été abusé moralement et qui a accepté les principes de vie des autres, des grands, des adultes, des parents, de la société, en s'y conformant en toute docilité. Il a donc tout un apprentissage à faire afin de se récupérer et pouvoir se restaurer. |
©George Grosz - 1893-1959 - Caïn ou Hitler en enfer 1944
©Jérôme Bosch - ~1450-1516
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